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séance, fut attaquée par MM. de Folleville, Foucaut, et passa, malgré l’opposition de plusieurs députés du côté droit.

L’assemblée ne s’en est plus occupé depuis dans ses séances publiques ; cependant M. Barère dé Vieuzac fit insérer au Moniteur du mois de juillet suivant, des observations pour appuyer la loi ; on y lit :

« Les législateurs voient un usage féodal survivre à la destruction de la féodalité.

» Ils voient un usage circonscrit dans une classe d’hommes former une caste particulière au sein de l’égalité constitutionnelle ; la cruauté polie des duels conservera donc ce que tant de décrets solennels ont aboli, et la noblesse existera encore parmi nous, par l’usage des gladiateurs, quand elle est proscrite par les lois de la raison. »

Il concluait ainsi :

« Le duelliste assassine ses concitoyens au lieu de les faire punir ; c’est une bête féroce qu’il faut livrer à la discrétion des hommes qui veillent à leur sûreté.