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avait cru M. de Faucigni ; il s’écria un jour dans la chaleur de la discussion : Mettons le sabre à la main, et tombons sur ces gaillards. Il fut d’abord question de le faire arrêter ; mais aux premières marques de repentir, l’assemblée lui fit grâce de la peine qu’il aurait encourue.

§. X.

Pour apprécier justement la conduite de l’assemblée constituante[1] relativement au duel, il est bon de rappeler des circonstances qui me paraissent avoir été tout-à-fait oubliées.

Le 3 février 1791, M. Chevalier, député de Paris, cultivateur, demanda qu’il fut fait une loi sur le duel ; et motiva sa proposition sur ce que des bruits couraient que des spadassins étaient apostés pour attaquer les bons citoyens.

Cette motion, qui fut faite à une fin de

  1. Cette assemblée qui paraît grandir en s’enfonçant dans l’abîme des siècles (Disc. du Ministre de l’intérieur au Conseil des Cinq-Cents).