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non, et tenoit le parti de Bourgongne ; et fust trouvé par le conseil que puisque autre preuve n’y pouvoit estre, que le gage de bataille devoit estre permis en cette partie, pource que si ledit Henri étoit trouvé prisonnier, il devoit rançon, et qui retient la rançon de celui qui a la foi de lui, c’est larcin : et sous le mot larcin fut le gage adjugé à estre bataille, combien que pour larcin formé ne se doit permettre gage de bataille.

» La bataille de ces deux nobles hommes fut à Constantin en Hollande, devant le duc Philippe ; et après avoir longuement combattu, Soupleville fut desconfit et se desdit. À la requeste de Henri l’Allemant, son adversaire, le duc Philippe lui donna la vie ; et fut mis en mains du bourreau, et par les quatre coins hors la lice, fut banni hors des païs de mondit seigneur ; sa cotte d’armes lui fut arrachée, et défendu de jamais la porter, ne les armes qu’il avoit portées… »