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la médecine politique n’aura point pu trouver de remède.

Nous ne pouvons mieux terminer cette discussion que par le passage suivant, extrait de la Monarchie de Louis xiv, par Lemontey, l’un des ouvrages le plus fortement conçus qui aient été publiés depuis cinquante ans.

« Le duel, dit cet auteur, ce reste du droit de vengeance si cher à nos aïeux, cette image des guerres privées, si importante dans les mœurs féodales, avait toujours irrité l’orgueil de nos rois. Louis xiv surpassa contre les duellistes les sanglantes proscriptions de Henri iv et de Richelieu ; mais il ne réussit qu’à demi, et concourut lui-même à la violation de ses ordonnances. Les gens de robe, charmés d’une législation qui amenait à leurs pieds les gens de guerre, en développèrent les rigueurs avec une cruelle vanité. La passion des combats singuliers s’éteignit, mais leur usage subsista ; on se contenta de ne pas les