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en harmonie avec l’article 1er de la Charte, ainsi conçu : « les Français sont égaux devant la loi, quels que soient d’ailleurs leurs titres et leurs rangs. »

Ainsi un soufflet sera puni de la même peine, quel que soit celui qui le donne, quel que soit celui qui le reçoit ; mais les règles éternelles de la justice ne seront-elles point blessées, si on n’a aucun égard aux différences aussi réelles que difficiles à apprécier, qui naissent de l’éducation reçue, des fonctions occupées, de l’état des personnel, de l’âge, de la hiérarchie civile, militaire, administrative, etc. etc. ? Sur quels principes graduera-t-on l’échelle de ces différences ? et quand on les aura trouvés, que diront ceux qui tiennent à l’exécution rigoureuse de la Charte ?

L’imagination s’y perd.

Mais cette loi est-elle donc si urgente ? Malgré les derniers événemens qu’aucune loi n’eût arrêtés, on peut toujours soutenir que les duels sont rares : cette manie déjà