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Du feu navigateur la merveille hardie ?
Du gaz inoffensif l’ambulant incendie ?
Et le fer économe, à nos coursiers fatal,
Ouvrant aux chars sans guide un chemin de métal ?
Et les ponts sous-marins trompant l’orgueil des ondes ?
Et les déserts peuplés, et les roches fécondes ?
Et de tous les côtés l’homme, législateur
Des éléments soumis à son art bienfaiteur ?
J’admire sur les eaux, dans les champs, dans les villes,
Les monuments pompeux, les monuments utiles.
Nous remplaçons enfin, avec des cris d’amour,
Par de durables biens des conquêtes d’un jour.
Nous sentons que la terre est faite pour produire,
Qu’il faut la féconder et non pas la détruire.
Ah ! tant que sur son sein renaissent nos combats,
En nous la disputant nous n’en jouissons pas ;
Et tout peuple saura préférer, s’il est sage,
Le talent qui conserve au talent qui ravage.
Mais la Grèce s’éveille ; et du Pinde à l’Hémus,
De ses vieux monts captifs tous les échos émus
Ont de la liberté redit le cri superbe.
Ce géant abattu, faible, cachant sous l’herbe
Et son glaive, et sa lyre et ses couronnes d’or,
Se relève, combat, chante et triomphe encor.