Les trônes sont amis, les empires sont frères :
Par la voix des traités, non par le cri des guerres,
Ils terminent entre eux leurs nombreux différens.
Les rois se montrent bons, c’est mieux que d’être grands.
Trop de deuil a jetté son ombre sur nos gloires.
Je ne sais quel effroi du sang et des victoires
Saisit l’Europe entière ; et le char des combats,
Enchaîné par les arts, dort immobile et las.
Je vois les nations, prudentes et soumises,
Réclamer noblement leurs libertés promises,
Et des séditions désertant le chemin,
Marcher l’olive au front et les lois à la main.
Au sein de l’univers il est une puissance
Lente mais absolue, obscure mais immense,
Qu’on méconnut long-temps, qu’on repoussa toujours :
Reine dans la chaumière, esclave dans les cours,
Elle a sur nos malheurs élevé sa fortune :
Ses armes sont les lois, son trône est la tribune.
Du faible qui l’implore elle est le ferme appui.
L’hydre de l’anarchie à son nom s’est enfui.
Qui ne la reconnaît à ces augustes marques ?
L’opinion (c’est elle), au conseil des monarques
Paraît, demande, obtient ; et ses accens vainqueurs
Au nom de l’équité font battre tous les cœurs.
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