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Moi, j’ose l’attaquer. Que m’importent les ris
De la froide ironie et de l’altier mépris ?
Mes pas n’ont qu’à moitié parcouru la carrière.
Je veux, je veux remplir ma tâche tout entière.
Cette tâche est immense et ne se borne pas
À dépouiller Thémis des armes du trépas,
À l’éloigner du champ de ses tristes conquêtes
Où ses mains en tremblant vont glaner quelques têtes,
Lorsque j’en vois de loin, dans les sanglants hasards,
Moissonner des milliers par le glaive de Mars,
Lorsqu’au cri de la guerre, et ce cri c’est le nôtre,
Une moitié du monde accourt égorger l’autre.
Pourquoi tous ces combats ? pourquoi, mortels jaloux,
Contre l’ordre d’un Dieu vous exterminez-vous ?
Pourquoi la guerre au nord, sous les brûlantes zones ?
Cette terre, où vos mains se disputent des trônes,
Où l’on fait une halte en avant du cercueil,
Dieu vous la donna-t-il pour la couvrir de deuil ?
Est-ce en l’ensanglantant qu’on doit s’en rendre maître ?
Par des assassinats mérite-t-on de l’être ?
Venez, hommes si fiers des progrès de vos arts,
Sur un champ de bataille arrêtez vos regards.
Voyez, voyez d’abord, au premier bruit des armes,
Se cacher ou s’enfuir les peuples en alarmes ;