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SECONDE PARTIE.
Ah ! du milieu de nous que la mort[1] disparaisse,
Ou souffrez qu’en nos bras sa faulx roule sans cesse !
Il faut, aux préjugés portant de vastes coups,
Ou n’en point abolir ou les abolir tous.
Dès qu’un seul peut rester, les autres doivent vivre.
Nul droit pour l’épargner, nul droit pour les poursuivre.
Ils se groupent unis par un commun lien,
Et n’en détruire qu’un c’est ne détruire rien.
Vous blâmez celui-ci, vous respectez cet autre,
Vous qui de la raison vous prétendez l’apôtre,
Vous dont je vois pourtant le courage interdit
Reculer à l’aspect de ce fléau maudit,
De ce monstre affamé, de cette hydre féconde,
Qui sous le nom de guerre épouvante le monde.
- ↑ On sent qu’il ne s’agit point de la mort imposée aux hommes par la nature, mais de celle qu’ils se donnent entre eux. Ici mort signifie meurtre.