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Nous de ses attentats nous serions responsables !
Mortels ! j’ai dit bien plus : vous en êtes coupables.
Lorsqu’au milieu de vous apparaît un berceau,
Vous vous tournez joyeux vers cet hôte nouveau
Qui vient y prendre place et vous promet un frère.
Par des chants de respect vous saluez sa mère.
Oh ! qu’elle soit bénie et de l’homme et des cieux,
La femme dont le sein chaste et mystérieux
Enfante avec douleur, nourrit avec délices
Le fils qu’elle acheta par tant de sacrifices !
Mère, ce nom sacré vient doubler son bonheur.
Oh qu’il est beau ! le jour où, fiers d’un tel honneur,
Fiers de l’avoir conquis sur le néant avare,
Ses bras impatiens, que la douleur égare,
Dans les mains d’un époux placent le nouveau-né !
De bénédictions, d’amour environné,
Il entre dans la vie au milieu des caresses.
Protégé par ses soins, gardé par ses tendresses,
Il s’éveille, il s’endort bercé sur ses genoux,
Au bruit de ses doux chants, de ses baisers plus doux.
Elle épie un regard, un sourire, une larme.
Le sourire d’un fils pour elle a tant de charme !
Adieu fêtes, concerts, plaisirs, joie, amitié !
Excepté qu’elle est mère, elle a tout oublié.