Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jusque vers son auteur, que voile un vain nuage.
Ô crime ! et du Très-Haut tu briserais l’image !
Arrête, et n’étends point ton bras ensanglanté
Sur le représentant de la divinité.
Que dis-je ? oublierais-tu les douleurs du Calvaire,
Et le joug de la croix que le monde révère,
Et le supplice impur du sauveur des humains,
Condamné par leurs lois, immolé par leurs mains ?
Arrête, et laisse-là ta justice homicide,
Qui poussa les mortels jusques au déicide.
Mais je vois, à ces mots, les vieillards éperdus
S’avancer, m’entourer, et les bras étendus,
Le trouble dans les yeux, la crainte au fond de l’âme,
Sur mon zèle à l’envi lancer les traits du blâme.
Quoi ! par un faux respect trahir l’humanité !
Abandonner la terre au tigre ensanglanté !
N’a-t-il point démenti son auguste origine,
Effacé tous les traits de l’image divine,
Ce malheureux, saisi la main sur son forfait ?
Le voilà tel enfin que le crime l’a fait.
De cet homme déchu que pouvez-vous attendre ?
Voix de l’humanité, qu’il a cessé d’entendre,
Tais-toi, tais-toi pour lui ; car si tu le défends
Tu vas de l’Éternel perdre les vrais enfans.