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Épouvanté, cédant à mon horreur profonde,
Pressé par la pitié, je cours, je crie au monde :
Comptable envers le ciel des jours de l’innocent,
Frémis ! Dieu pèsera chaque goutte du sang
Versé dans les conseils de la justice humaine.
Je lui crie, à ce monde aveuglé par la haine,
Trompé par l’artifice, armé par la fureur,
D’abdiquer un pouvoir où s’attache l’erreur,
De laisser dans les mains du seul juge infaillible
La sévère balance et le glaive inflexible.
Je dis à tout mortel, humble ou grand, faible ou fort :
Épargne ton semblable et sauve-lui la mort.
Songe, songe au regret dont l’erreur est suivie.
Eh ! si tu t’es trompé, lui rendras-tu la vie ?
Tu peux tout pour détruire et rien pour réparer.
Du titre de chrétien tu sembles t’honorer :
Sois-le donc par les faits, non par le seul langage.
De l’Éternel, dis-tu, l’homme est l’auguste ouvrage :
Il réfléchit ses traits, il retrace à nos yeux
Le souverain du monde et l’héritier des cieux.
De la création c’est le plus grand miracle :
De la terre, après Dieu, c’est le plus beau spectacle.
Doté d’intelligence et d’immortalité,
De pensée en pensée il monte avec fierté