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DISCOURS

PRONONCÉ POUR L’OUVERTURE DE LA SALLE DE SPECCTACLE, À DIJON,
LE 4 NOVEMBRE 1828, JOUR DE LA FÊTE DU ROI.

Messieurs,

Il s’ouvre enfin ce temple aux beaux-arts consacré,
Monument digne d’eux, et par eux décoré… !
Honneur au magistrat dont les utiles veilles
Font jouir son pays de ces nobles merveilles !
Son nom, qui désormais se lie à nos plaisirs,
Vivra dans ce palais comme en nos souvenirs.
Honneur encore à vous qu’une audace savante
Vient d’immortaliser sur la scène vivante,
Artistes créateurs ! Vous pouvez être vains
De ce nouveau chef-d’œuvre échappé de vos mains.
Grâce à vous, du talent les heureux interprètes
Ne méconnaîtront plus la ville des poëtes.
Que de grands souvenirs ! C’est ici le berceau
Où la muse lyrique, abaissant vers Rameau
Le vol harmonieux de ses magiques ailes,
Lui dicta de ses chants les beautés immortelles.
Là paraît Longepierre ; un poignard à la main,
Aux cieux avec Médée il se trace un chemin.