Je viens d’écrire le nom d’un des plus grands génies poétiques de la France et du siècle, je voudrais rendre à la mémoire de cet homme si regretté, mon humble et fervent hommage.
J’ai connu Leconte de Lisle au printemps de 1872 et il y avait à peine six mois que j’avais lu ses œuvres.
Jusque-là, de temps en temps, son nom m’arrivait comme celui d’un astre mystérieux.
J’ai raconté ailleurs comment l’Anthologie de Lemerre achetée à une gare, en voyage, m’avait tout d’abord initié à quelques-uns de ses poèmes.
Étant à Douarnenez, Heredia, à qui j’avais confié mon admiration pour le Maître, fit venir et m’offrit gracieusement les Poèmes barbares.
Cet admirable livre me jeta dans l’enthousiasme.
De retour à Paris, Heredia montra à Leconte de Lisle mon sonnet de l’Aube que je venais de composer.
Le Maître voulut bien s’y intéresser, et le