de débats, a été « qu’on ne donnera pas aux frères qui ont pourvu leurs maisons de paratonnerres le conseil de les ôter, mais on engagera fortement les autres à s’en remettre au Seigneur du soin de garder leurs demeures. » Par suite de ce principe d’immobilité les Plongeurs laissent croître leur barbe et leurs cheveux sans obstacle : ils ne devraient pas non plus couper leurs ongles, s’ils étaient véritablement conséquents. Mais ils font des exceptions quand ils le jugent à propos, et se baptisent mutuellement dans les rivières, en plongeant tout le corps dans l’eau, d’où leur vient sans doute leur nom. Ils ont des maisons où ils se réunissent et des assemblées à l’instar des Quakers, où les discours alternent avec le silence, et de plus le lavement des pieds. Les Frères-Unis sont cultivateurs, dans l’aisance, compatissants entre eux, mais un peu hautains et rébarbatifs envers ce qu’ils appellent les « enfants du monde. »
Tandis que les Plongeurs de la Virginie restent ainsi enchaînés à la lettre et à la terre, il se forme dans la partie la plus occidentale de cet État une grande colonie sous le nom des « Égalitaires, » dirigée par un communiste français. Il a acheté de grandes fermes pour y établir une société d’une tendance différente de celle des Plongeurs. Heureux pays ! où l’on peut essayer toute chose, où chaque inspiration de l’esprit humain trouve son cercle d’activité et sa place propre, où toutes ses variétés peuvent se développer sans scandaliser personne !
En m’éloignant le lendemain matin de la caverne de Weiher, j’allai voir une ferme appartenant à une famille de la secte des Plongeurs. Elle était peu éloignée de la route, et me parut l’idéal d’un petit enclos de paysans, bien propre et agréable, bien bâtie et soignée, avec jardin et