sion au delà des montagnes Bleues pour voir la célèbre grotte appelée la « caverne de Weiher, » du nom de celui qui l’a découverte. Je prolongerai peut-être ma course plus à l’ouest dans la partie montagneuse de la Virginie pour voir le « Pont naturel » et autres merveilles de ce genre fort en renom ; cela dépend des circonstances. De Vere est pour moi un bon conseiller et ami. Je partirai cette après-midi en diligence, escortée d’un monsieur âgé, magnifique, savant et bon.
J’arrive à l’instant de ma course au delà des montagnes
Bleues, mais non pas en diligence. On y était tellement à
l’étroit, il y faisait si chaud, qu’à peine entrée je me suis
hâtée d’en sortir, de la laisser partir, et j’ai loué, par
l’entremise de mon hôte, une voiture particulière à deux
chevaux avec un nègre pour cocher. Tu me vois donc, ma
chérie, assise seule, libre et légère comme un oiseau,
heureuse de pouvoir solitairement et en liberté traverser cette
vaste et romantique contrée. Mon nègre Davis est le meilleur
et le plus accommodant des nègres. C’est un bon
cocher, il connaît le pays, a soin des chevaux et de moi.
Nous fûmes obligés, ce jour-là, de nous arrêter au pied des
montagnes Bleues, et nous prîmes gîte pour la nuit.
Le lendemain 27, au lever du soleil, j’ai franchi les montagnes presque entièrement à pied, afin de jouir d’autant mieux du magnifique spectacle du soleil se levant sur les vallées de la Virginie orientale et occidentale. Le matin