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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

quand ses études seront finies. Il y a aussi un établissement privé destiné aux jeunes gens pauvres qui ont de bonnes dispositions et le désir d’apprendre ; ils y séjournent gratuitement et suivent le cours de l’université.

Lorsque Jefferson fonda cette dernière, il en exclut l’église et le prêtre. Ni l’une ni l’autre n’eurent place dans ce foyer d’enseignement ; mais les Américains comprennent tellement que la société ne peut se passer de religion et de prêtres que, bientôt après la mort de Jefferson, l’une des salles de l’université fut disposée en église, et les directeurs décidèrent qu’on y appellerait alternativement des prêtres des différentes communions chrétiennes pour célébrer le culte dans l’établissement universitaire ; toutes les sectes, épiscopale, calviniste, luthérienne, méthodiste, etc., se trouvaient donc représentées ici, et personne ne pouvait se plaindre d’une exclusion illibérale. Le temps que chaque prêtre appelé passe à l’université est limité à deux années. Le prédicateur qui s’y trouve maintenant appartient à l’Église épiscopale. Cette disposition a été accueillie par les étudiants de telle sorte que, quoique libres de ne pas assister au service divin et de ne point contribuer à la rétribution et autres frais occasionnés par la présence du maître spirituel, ils manquent rarement aux instructions, pas même à la prière du matin et du soir, et ne refusent jamais de prendre part aux frais.

La salle servant d’église est des plus simples, un peu enfoncée, on dirait qu’elle craint d’être aperçue par l’esprit de Monticello.

Je compte ne partir d’ici qu’après le grand examen et la distribution des prix de la Pentecôte, afin de voir les jeunes fils de la Virginie et la fleur de ses beautés, qu’on attend pour cette solennité. Je ferai dans l’intervalle une excur-