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LA VIE DE FAMILLE

dais à rencontrer, j’ai cependant entendu parler de quelques planteurs de la Floride et d’un en Géorgie qui ont créé une école pour les enfants des esclaves nègres, afin de les préparer à devenir des hommes bons et libres.

Charleston, le 3 juin.

Me voici de nouveau dans le bon et beau foyer de madame Howland. Cela fait du bien de se reposer un peu après trois semaines de fatigue : elles n’ont pas laissé que d’être rudes parfois. Mais aussi j’ai vu la Floride, et comprends mieux l’étendue et le genre de l’empire, du grand foyer que l’on prépare à tous les peuples de la terre dans l’Amérique septentrionale.

Je vais maintenant quitter la demeure de l’été pour monter vers celle de l’hiver, les « montagnes blanches, » dans les États les plus septentrionaux de la Nouvelle-Angleterre, et ensuite retourner chez moi. J’aurai vu tout ce que je voulais voir de ce côté de l’Océan.

Parmi les objets remarquables de notre dernière course, je ne dois pas omettre une proménade du matin dans de grands canots faits avec des troncs de cyprès creusés, depuis la plantation d’Ortega jusqu’à Jacksonville, où nous avons pris le bateau à vapeur. La matinée était magnifique, les nègres ramaient vigoureusement. Je me suis séparée de M. Cooper avec une reconnaissance véritable de son aimable société et un goût décidé pour l’un des fils de la maison, dont le large front renferme un esprit exempt de préjugés, penseur et humoriste.

L’endroit où nous devions prendre le bateau à vapeur en destination de Savannah est celui où a été fondée au-