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LA VIE DE FAMILLE

qu’il a émises, et que j’adoptais, je me souviens de celle-ci :

« Les peuples des tropiques ne peuvent point approcher du développement intellectuel des blancs des zones tempérées. Ils manquent de la capacité nécessaire pour produire la réflexion abstraite, systématiser, suivre les lois rigoureuses de la raison, et se réunir en s’appuyant sur ces bases. Les peuples des tropiques représentent la vie de sentiment dans sa plus haute floraison. La vie naturelle les enchaîne ; quand la religion les en aura délivrés, ils pourront représenter la vie animale et végétale dans sa glorification. (Nota bene Je fais cadeau, je crois, de cette pensée à M. Cooper, en la prenant dans mon propre magasin.) Les noirs sont accessibles à la civilisation, et, sous la pression d’une race plus développée, ils peuvent développer eux-mêmes une certaine capacité fort estimable de modération et d’habileté artistique.

M. Cooper considère l’esclavage relativement aux enfants de l’Afrique comme une école où ils acquièrent l’éducation nécessaire pour se gouverner eux-mêmes dans leur pays. Il est porté à considérer cette institution comme un bienfait pour eux et ne met pas en doute qu’on ne puisse en faire usage dans ce but. Mais on peut nier avec assurance que ce moyen ait été le seul pour donner à l’Afrique la bénédiction du christianisme et de la civilisation. Par l’urbanité des manières, la grâce de sa conversation, M. Cooper m’a souvent rappelé Waldo Emerson. Cependant, et généralement parlant, les hommes des États du Sud manquent un peu de cet organe de l’idéalité dont ceux du Nord ont un peu trop.

M. Cooper reconnaît la facilité qu’ont les nègres pour apprendre les métiers et leur habileté comme ouvriers.