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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

ralisait, si la femme des États-Unis devenait ce qu’elle pourrait devenir, si elle exerçait l’influence qu’il est en son pouvoir de posséder sur l’âme des enfants, sur leurs maris, sur la vie sociale, les grands intérêts de la société, les États-Unis deviendraient aussi l’idéal des États de la terre.

Plusieurs femmes distinguées, aimables, de l’Amérique du Nord, — parmi celles-ci les Quakeresses, — ont donné de nobles exemples à leur sexe, et plusieurs événements des États libres ont fait poindre l’aurore de l’esprit civil chez les femmes. Puisse-t-il croître, prendre plus de profondeur, et j’oserai prédire que la femme américaine apparaîtra comme le type féminin le plus beau et le plus complet ici-bas !

Si je présentais à Votre Majesté les femmes américaines qui me semblent offrir le type le plus pur de l’Ève du Nouveau-Monde, le regard de Votre Majesté se reposerait sur elle, avec l’expression de la satisfaction, de l’amour du beau et de ce qui est moral. Je vois l’auguste personne de Votre Majesté manifester le plaisir qu’elle ressent à trouver des êtres qui se rapprochent tant d’elle ; il me semble entendre sortir de ses lèvres le jugement suivant.

« Elles ressemblent aux femmes les plus aimables de notre partie du monde, dont le charme n’est pas inférieur à leur fermeté de principes ; mais elles ont quelque chose de plus que les femmes européennes. Leur regard paraît embrasser un monde plus vaste, leur intelligence une activité plus grande, et leur cœur est assez grand pour donner de l’élévation à la société humaine dans tous ses rapports. »

C’est peut-être justice seulement de dire que l’homme n’est pas meilleur dans le Nouveau-Monde que dans le nô-