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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

sont mieux soignés et pourvus, par exemple, sous le rapport du logement et de la vieillesse, — que parfois les serviteurs libres chez nous.

Mais — il n’est pas bon de donner à l’homme un droit exclusif sur son semblable. Aucune position n’est plus affreuse et désespérée que celle de l’esclave chez un maître mauvais, et l’on pourrait en trouver bien des exemples même dans l’histoire actuelle de l’esclavage aux États-Unis. Cette institution traîne en outre après elle des suites malheureuses et avilissantes pour la population blanche comme pour les noirs, et que les meilleurs maîtres ne sauraient prévenir, car ils sont mortels et peuvent éprouver des embarras d’argent ; alors leurs serviteurs sont vendus comme des bestiaux.

Pour les propriétaires au cœur noble et bon, l’esclavage est une source de soucis, et ils considèrent cette institution comme un malheur qu’ils voudraient pouvoir détourner. Plusieurs d’entre eux y travaillent en silence dans leur entourage le plus rapproché.

Dans ces esquisses fugitives de quelques-unes des formes principales des grandes sociétés des États-Unis, j’ai dû en laisser plusieurs de côté, dont l’importance moins considérable les fait ressembler aux tableaux de genre d’une galerie à laquelle ils donnent de la variété, et un intérêt plus vif à l’ensemble. Je dois cependant faire une mention spéciale de quelques petites sociétés qui vivent en liberté dans la grande, quoiqu’elles en soient séparées par leurs usages et leurs mœurs : par exemple, les Quakers avec leurs costumes simples, le tu ou toi qu’ils adressent au monde entier, leur culte silencieux, la participation de leurs femmes à la prédication et aux assemblées délibérantes ; les Trembleurs avec leur culte dansant ; les petites