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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

nité tout entière. C’est l’intention évidente de l’éducation qu’elle reçoit à l’école, lors même que cette éducation manquerait encore d’un système régulier. Des écoles publiques les jeunes personnes passent aux écoles supérieures, aux universités de femmes, pour y prendre leurs degrés et leurs diplômes, et se disperser ensuite comme institutrices dans toute l’Union.

C’est ce que font surtout les filles des États de la Nouvelle-Angleterre ; elles paraissent avoir un penchant particulier pour l’enseignement, carrière qu’elles embrassent souvent par goût et non par nécessité.

Dans tous les États, à l’ouest comme au nord et au sud de l’Union, partout où pénètre l’école, se trouvent de jeunes maîtresses venant de la Nouvelle-Angleterre (c’est-à-dire des États peuplés par les descendants des pèlerins). La considération de la femme comme institutrice de la jeunesse grandit de jour en jour en Amérique.

Mais ce n’est pas seulement comme institutrice que l’esprit du Nouveau-Monde travaille à préparer la femme à un développement plus libre de son intelligence et de son cercle d’activité ; il cherche encore à lui ouvrir des voies nouvelles dans les arts et l’industrie.

« S’il me fallait opter entre élever des hommes ou élever des femmes dans ce pays, je laisserais là les hommes et m’occuperais des femmes, » m’a dit un jour l’un des législateurs de l’Union.

Et je ne crois pas trop m’avancer en soutenant que cette manière de penser est celle de la plus grande partie des hommes des États-Unis, tant la conviction de l’influence des femmes sur la génération qui grandit y est forte.

Il est impossible de mettre en doute que le travail rela-