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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

qui emporte toutes les classes, toutes les branches de l’activité, qui atteint l’individu le plus éloigné, le plus solitaire, et l’entraîne avec lui.

La société en est venue à sentir nettement, à se prononcer avec clarté et force, par ses paroles et ses actes, dans ce sens, que le devoir de l’État est de veiller à ce que tous les citoyens puissent devenir des hommes.

De là le grand et magnifique système des écoles populaires, qui a commencé à se produire d’abord dans l’État des pèlerins, le Massachusett, et s’est ensuite propagé avec des modifications et des perfectionnements dans tous les États de l’Union. Partout sont nées des écoles publiques libres pour les enfants (garçons et filles dans des écoles séparées), en faveur de l’enseignement, jusqu’à l’âge de quinze à seize ans. Les élèves peuvent ensuite passer de ces établissements dans les hautes écoles et les académies, à moins qu’ils ne préfèrent entrer dans la vie pratique, en se contentant des connaissances qu’ils ont puisées dans l’école publique, et dont la mesure ne paraît pas insignifiante, puisque bon nombre des hommes remarquables et des hommes d’État les plus illustres de l’Amérique du Nord n’ont étudié que dans ces écoles et à celle — de la vie.

Je voudrais pouvoir présenter à l’esprit féminin et maternel de Votre Majesté les grands établissements qui se développent de plus en plus, en faveur de la jeune génération, qui sont ouverts à tous, en favorisant les enfants pauvres encore plus que les riches, et à côté de ce tableau, la femme jeune dont l’importance s’accroît dans la société comme institutrice, même en dehors de la famille et du foyer. Je voudrais pouvoir placer sous les yeux de Votre Majesté ces salles d’enseignement spacieuses et gaies, que