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LA VIE DE FAMILLE

Il y avait ici de jolies habitations, des maisons de campagne entourées d’arbres et de fleurs appartenant à de riches habitants de Matanzas.

Nous vîmes le soleil se coucher, et la lune se lever avec un calme splendide. Je ne pouvais rien dire, sinon : « Dieu bon ! que vos œuvres sont belles ! »

Oh ! que je voudrais pouvoir placer sur la montagne de Combre une créature humaine fatiguée de la vie et ulcérée par ses souffrances ; dont le regard se serait plongé dans les abîmes les plus profonds de l’existence, lui montrer ce tableau, lui faire puiser le courage et l’espoir dans ces symboles qui parlent de la richesse, de la splendeur d’un Dieu infiniment bon ! Je voudrais la placer ici, et lui dire : « Regarde ! tout cela t’appartient, t’appartiendra un jour quand ta course à travers le désert sera finie, et que tu auras remporté la victoire ! »

Nous sommes retournées à la ville parle plus beau clair de lune, avec vue sur la baie à notre gauche. Mais nous avions entamé, madame Baley et moi, une conversation sur tout autre sujet que les beautés de la nature, de sorte que je prêtai fort peu d’attention à celle-ci, et je m’en repens maintenant.

Le 10 avril.

Quel plaisir je viens d’éprouver en recevant une lettre de toi ! Sa date est un peu ancienne, il est vrai (mois de janvier), mais elle a paru toute fraîche à la pauvre voyageuse dans l’Inde. Rien ne pouvait me réjouir plus que ton projet de partir dès le premier juin pour Marstrand.

Je ne serai pas de retour en juillet, et peut-être pas en août. J’ai encore tant de choses à voir et à étudier dans