Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

rendent plus épaisses et plus belles. On trouve beaucoup d’espèces de fleurs de la Passion sauvages, soit très-grandes et donnant fruit, soit toutes petites, petites. L’un des plus beaux arbres de la plantation est le pomerosa ; il fleurit dans ce moment, et ses fleurs ont un parfum d’une douceur inexprimable. Je quitterai bientôt Ariadne-Inhegno, mais j’y reviendrai pour me conformer au désir de la famille et au mien. Je veux laisser à mes hôtes un souvenir de moi en faisant le portrait du plus jeune des garçons, mon petit camarade de jeu.




St. Amelia-Inhegno, le 15 mars.

Grande plantation à sucre ; et je suis entourée de la fumée du moulin qui pénètre par les fenêtres ouvertes dans ma chambre. C’est une grande et jolie pièce, ayant de véritables fenêtres avec vitres, et d’où j’ai une belle vue sur les collines de la chaîne de Camerioca, avec bosquet de palmiers et plantation à mes pieds. Je suis fort bien ici sous tous les rapports, seulement un peu trop dans la fabrique de sucre ; elle est en face de moi et montée sur une échelle beaucoup plus grande que celle d’Ariadne-Inhegno.

Mon hôtesse, madame de Conick, est une veuve américaine aimable et de bonnes manières ; elle a quatre enfants dont trois sont aux États-Unis ; un seul (jolie jeune fille de seize ans) est avec elle. Madame de Conick habite ici chez son père, vieux militaire d’un caractère jovial, mais presque toujours enchaîné sur son fauteuil par suite de la