Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
LA VIE DE FAMILLE

tour de ces fleurs comme s’ils en étaient amoureux, et sans avoir peur de nous ; ils plongent, en se soutenant sur leurs ailes, leurs longs becs dans celui de ces fleurs : — la vie animale et la vie végétale s’embrassent ici. — C’est charmant à voir. La plante qui porte les fleurs rouges est appelée « Larmes de Cupidon ». Ce ne sont pas celles de la pâle douleur, mais les larmes brûlantes d’un cœur où la béatitude déborde. Celui de la nature en répand de pareilles, et les amants ailés les recueillent.

La profondeur de la vallée nous est encore cachée, les courbes des montagnes en interceptent la perspective : mais la route tourne brusquement à droite, et la vallée se développe. À notre droite, au milieu des montagnes et du plus joli bosquet de palmiers, est une petite habitation, — une ferme de Cuba, couverte en palmes, et notre chemin traverse un groupe de cocotiers richement chargés de fruits. Ici est une petite colline en pente ; à sa droite, et à une courte distance du chemin, se trouvent les restes d’un mur en pierres, à côté un puits, autour duquel croissent, avec un désordre pittoresque, des cocotiers, des sapotas, des mammais, des mangos, des cyprès de Ceylan et autres arbres que je ne connais pas. Ne nous reposons pas encore, continuons notre course. Nous avançons en descendant une petite colline pour monter vers la maison construite sur la montagne ; au pied de celle-ci la route tourne à gauche et entre droit dans la vallée qui s’ouvre devant nous et présente un beau et grand bosquet de palmiers entouré d’un cadre elliptique de montagnes, étroitement fermé. Nous avançons encore. La vallée s’élargit, le sol est faiblement ondulé, et, de quelque côté que se portent nos yeux, ils voient des palmiers, des palmiers, et encore des palmiers. À l’ombre de pareils arbres, dans