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LA VIE DE FAMILLE

le droit de faire ses propres lois, à condition de ne pas empiéter sur les constitutions des autres États fédératifs, et que leur forme sera républicaine. Le territoire n’a pas les droits d’un État, et l’on n’est pas encore d’accord sur l’étendue de celui qu’il a de se gouverner lui-même. Eh bien, la Californie, qui a atteint tout à coup une population de plus de cent cinquante mille âmes, la plupart émigrants des États libres du Nord, demande à entrer dans l’Union comme État libre. Le Nouveau-Mexique, débarrassé de l’esclavage par sa constitution, et Utah, qui donne à son jeune peuple le nom de « Saints des derniers jours, » demandent, comme territoires, à se déclarer contre l’introduction de l’esclavage. Mais ces trois États, celui qui est majeur comme ceux qui ne le sont pas encore, étant placés au-dessous de la ligne géographique du Missouri, qu’une ancienne convention a fait adopter comme démarcation entre les États libres et les États à esclaves, les États qui se trouvent au nord de cette ligne ont le droit de ne pas avoir d’esclaves, et ceux du sud de conserver l’esclavage. Trois États nouveaux libres dérangeraient l’équilibre politique et transporteraient le pouvoir du côté des États du Nord. Les hommes du Sud (pas tous cependant) crient : « Non, non, » et les plus exaltés ajoutent : « Nous romprons plutôt avec le Nord et nous formerons une union séparée, celle des États du Sud ! Nous déclarerons plutôt la guerre au Nord. »

Les hommes du Sud veulent avoir la liberté d’introduire leurs institutions concernant l’esclavage dans la Californie et le Nouveau-Mexique, que le Congrès fasse une loi pour défendre aux États libres de protéger les nègres fugitifs, et permettre à ceux du Sud de réclamer l’assistance de la loi pour rentrer en possession de leur propriété humaine. Les États du Nord crient de toutes leurs forces : « Non,