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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

actuelles de l’Union. Il jouissait ici d’un moment de repos, et se tenait avec une simplicité et une aménité patriarcales au milieu de la foule.

Plus tard.

Je rentre du Capitole, où j’ai passé la matinée, me promenant bras dessus, bras dessous avec les sénateurs, causant avec eux plutôt que je n’ai écouté les orateurs : c’est là cependant ce que je voudrais faire. L’annexion de la Californie avec ou sans esclavage, telle est la grande question du jour. Elle divise le Nord et le Sud, en fait deux partis ennemis. Personne ne sait comment la lutte se terminera, et l’on assure que le président vient de dire : « Tout est sombre. » Henry Clay, dont le désir est d’amener un compromis, travaille depuis longtemps dans ce sens ; il a maintenant le sénat contre lui (par suite, dit-on, de ses manières impérieuses et de matamore), est gêné par l’opposition qu’il rencontre chez messieurs ses collègues. Il s’en est plaint amèrement aujourd’hui, lorsque Anna Lynch et moi nous sommes allés lui faire une visite avant la séance. (Il s’était présenté chez moi hier pendant mon excursion à White-House.) Clay me questionna ensuite sur le roi Oscar, son caractère, sa position vis-à-vis du peuple, etc., etc. On m’adresse tant de questions insignifiantes et triviales, qu’il m’est véritablement agréable d’avoir à répondre à des choses sérieuses et réfléchies, j’ai donc été ravie de pouvoir dire que nous avions dans le roi Oscar un souverain bon, sage, juste, et que nous aimons. J’ai reconnu dans ce que Clay savait de la Suède, de sa constitution, le coup d’œil du génie, à qui