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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

extrêmement utiles à leur sexe, aux enfants, et même dans certaines maladies pour le traitement desquelles les femmes paraissent avoir des dispositions particulières.

Quant aux occupations industrielles, je crois que l’éducation des femmes est également fort négligée ici ; elles devraient apprendre, plus qu’on ne le fait, la tenue des livres. Sous ce rapport, on est bien plus avancé en France. En Amérique, où les deux tiers des habitants se livrent au commerce, il serait fort important que les femmes sussent tenir les livres ; mais jusqu’à présent leur principale occupation au dehors a été l’enseignement de la jeunesse. J’ai vu l’autre jour une jeune personne de vingt ans donner une leçon de déclamation à une classe de jeunes gens plus âgés qu’elle. Son talent était remarquable, et ses auditeurs obéissaient à ses avis comme des enfants sages. Ils avaient eux-mêmes créé cette classe afin qu’elle leur donnât des leçons.

Je quitterai bientôt la ville des Amis pour aller à Washington ; le congrès y est assemblé ; des discussions ardentes y ont lieu relativement à la Californie et à l’esclavage.

Tu connais par les récits des voyageurs la régularité et l’ordre qui règnent à Philadelphie ; elle en est redevable au caractère des Quakers. C’est une ville paisible en comparaison de New-York. Elle n’a point de palais ; on y voit peu de constructions remarquables, ce qui ne l’empêche pas d’être bien bâtie, d’avoir de belles et larges rues plantées d’arbres ; derrière ceux-ci de larges trottoirs et beaucoup de maisons particulières avec escaliers de marbre et portes cochères, surtout dans les rues fashionables. Dans chacun des grands quartiers est une vaste place plantée d’arbres comme un parc ; il est agréable de s’y promener