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LA VIE DE FAMILLE

plendissants. C’était l’hôtel « Saint-Charles ; » nous allions l’habiter pour le moment.

Mais quand j’ai vu que, pour une chambre petite et froide où se trouvait un lit immense, et au troisième ; que, pour le droit d’occuper le grand salon où je ne voulais pas me tenir si je pouvais l’éviter : que, pour le droit de manger une infinité de choses destinées à me faire mal, je serais obligée de payer trois dollars par jour, sans pouvoir compter sur un moment agréable, je m’empressai de chercher un autre gîte.

Je trouvai bientôt ce qu’il me fallait, par l’intermédiaire de mon aimable compatriote M. Charles Schmidt. Harrison m’y a conduite ce matin en voiture avec pluie et froid.

Je demeure dans une pension bourgeoise, chez une honnête veuve ; j’ai une grande et belle chambre avec tapis et cheminée, deux grandes fenêtres avec vue sur une place plantée de jeunes arbres (verts encore) et avec pelouse au centre. C’est le square La Fayette. Je me sens heureuse de ma nouvelle demeure pour laquelle je paye, y compris la nourriture, dix dollars par semaine, ce qui est bon marché pour la Nouvelle-Orléans.

À l’hôtel Saint-Charles j’ai fait la connaissance de quelques personnes fort agréables, avec lesquelles je me trouverai bien sans doute, M. et madame Geddes. Ils sont de Cincinnati ; mais, comme M. Harrison, ils passent l’hiver ici, où le mari a ses affaires. Mon compagnon de voyage m’avait prévenu que madame Geddes me plairait.

Lorsque, le lendemain de mon arrivée, je descendis le matin, pour déjeuner, dans la grande salle à manger, il ne s’y trouvait encore personne. Je me proposai de deviner, parmi les entrants, l’amie de mon nouvel ami.

Les dames arrivèrent successivement : elles étaient tou-