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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

tume, leur paisible et fraîche personne, leur activité ! Elles m’ont semblé plus jolies, mieux portantes, plus heureuses que la plupart des femmes du monde que j’ai vues. J’ajoute, que leur habit et surtout leur coiffure sont remplis de goût et vont à ravir malgré leur simplicité ; j’en ai joui. Je ne sais pourquoi la beauté et la piété ne pourraient pas vivre ensemble. Les épouvantables chapeaux ou abat-jour dont se servent les sœurs de la Miséricorde de Savannah me repousseraient de leur hôpital, si j’étais malade. Mais, en regardant les sœurs d’ici, un malade ne manquerait pas de se rétablir.

« Les couvents, me dit notre célèbre historien Geijer peu de temps avant sa mort, les couvents doivent nécessairement être rétablis, non pas sous leur ancienne forme, mais comme réunion libre d’hommes ou de femmes, pour exercer des œuvres de charité. »

Je les vois venir ici, et ils ne manqueront pas de se montrer dans l’Église évangélique. La création des établissements de diaconesses, en Europe, en est le commencement.

Le nombre supérieur des femmes, dans toutes les contrées de la terre, indique une vue de Dieu à leur égard, et l’on devrait y faire plus attention. L’espèce humaine a besoin de mères et de sœurs spirituelles. Les femmes acquerront, par leur réunion en communauté religieuse, une force qu’elles ne peuvent pas avoir isolément pour mettre à exécution les bonnes œuvres qu’elles projettent. Comme fiancées et servantes du Seigneur, elles ont une vie plus haute, une intelligence, un pouvoir plus grand. Je laisse à qui de droit de décider si les réunions d’hommes sont autant appelées de Dieu et aussi naturelles que celles des femmes ; je ne le crois pas. Les hommes me paraissent