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LA VIE DE FAMILLE

En retournant à Galena, notre voiture se brisa. M. Magoun sauta à terre, prit corde et couteau, se mit à travailler gaiement en disant : « Il faut que vous sachiez, mademoiselle Bremer, que dans l’Ouest le charronnage fait partie de notre théologie. »

Les émigrants sont obligés jusqu’à un certain point de passer par la vie de misère et de privations des premiers pèlerins ; ils ont besoin, pour réussir, du même courage, de la même persévérance.

Mais à présent, on passe plus promptement par les grades qu’auparavant. Les jolies et agréables demeures américaines avec verrand, arbres et jardins qui commencent à s’élever sur les collines des environs de la rivière de Fève, le prouvent. Les bons foyers, l’œuvre de l’amour chrétien, empiètent journellement sur le domaine et la vie du paganisme, je ne veux pas dire indien, mais des blancs.

Je m’embarquerai aujourd’hui sur le Minnesota, bon bateau à vapeur, pour descendre le Mississipi jusqu’à Saint-Louis. Je m’arrêterai peut-être en route dans la ville de Rock Island pour visiter une colonie suédoise qui se trouve à quelques milles plus loin.

Parmi les souvenirs agréables qui me restent de Galena, j’emporte celui d’un banquier, M. H., qui m’a témoigné une bienveillance extrême, une bonté toute paternelle et fraternelle. Je penserai toujours à lui et à sa ville avec reconnaissance.

Tandis que dans les États du Nord on fait des assemblées, on s’agite contre le bill des esclaves, plusieurs des États du Sud, surtout celui des Palmettes et du Mississipi, poussent des cris de colère relativement aux droits blessés du Sud et menacent de se séparer de l’Union. Dans leurs journaux,