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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

l’air chaud comme pendant une journée de printemps : c’était l’été indien. La contrée avait un air avenant, amical, fertile. Nous rencontrâmes aussi une bergère portant un seau plein de lait. Elle était jolie, mais trop artistement coiffée pour être une bergère véritable.

Ce Minnesota est un magnifique pays, quatre fois grand comme l’Angleterre. Il a un sol fertile, des masses de forêts, une foule de rivières et de lacs où le poisson abonde, un climat frais et fortifiant. L’hiver y est froid mais pur, et l’été pas aussi chaud que dans les États moins septentrionaux du Mississipi. La gelée ne s’y fait guère sentir que vers le milieu de septembre. Le lac Itaska, berceau du Mississipi, est à quinze cent soixante-quinze pieds au-dessus du golfe du Mexique, et, sur les montagnes en demi-cercle qui l’entourent au nord, se trouve la gigantesque terrasse Hauteur des terres, où jaillissent les sources du Mississipi, du Saint-Louis, du Saint-Laurent, de la rivière Rouge et d’autres encore qui sont à quelques centaines de pieds plus haut encore. Le Minnesota est une contrée montagneuse limitée à l’est par le lac Supérieur, Méditerranée de l’Amérique, et en liaison par celui-ci avec les États orientaux, le Saint-Laurent, l’Hudson et l’océan Atlantique. Il a au nord le Canada, à l’ouest le sauvage Missouri, navigable tout le long de la frontière à peu près, et pour rives des montagnes rocheuses riches en métaux, en pierres précieuses, des prairies où paissent des troupeaux de buffles sauvages, d’élans, d’antilopes. Au delà du Missouri est le Nebraska, mystique indien ; plus loin sont les montagnes Rocheuses, grandeur encore inconnue pour la plupart. Au delà de celles-ci, l’Orégon, territoire immense et source inépuisable de produits naturels, de grandes vallées, de grands fleuves : le Colombus, l’Orégon, avec embouchure