Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
DANS LE NOUVEAU-MONDE.

acquiert de nombreux compagnons pour le suivre sur une route qui paraît, si claire et si facile. Car Georges Fox enseignait que l’âme de l’homme était bonne de sa nature et un enfant pur de Dieu.

William Penn, jeune homme doué de facultés remarquables et d’un extérieur attrayant, d’une famille riche, devint l’un des disciples les plus ardents de Fox. Lui aussi eut à souffrir des persécutions et fut mis en prison pour sa doctrine, mais il s’y fortifia et devint son apôtre le plus énergique.

Les armes de la persécution et du ridicule étaient dirigées depuis longtemps contre les Quakers, dont le nombre augmentait ; on leur opposa aussi de meilleurs arguments, entre autres leur amour-propre qui les trompait, et on disait : « Comment m’assurerai-je que je ne prends pas les inspirations de mon égoïsme pour celles de l’esprit de Dieu ? » Penn répondait : « L’esprit rend témoignage par notre esprit. »

La Bible est la règle et le guide des protestants. Les Quakers en ont-ils une meilleure ?

Les Quakers répondaient que la vérité était une. La parole de Dieu ne peut pas être en contradiction avec la voix de Dieu dans la conscience ; mais l’esprit est juge, il habite dans celui de l’homme. La lettre n’est pas l’esprit. La Bible n’est pas la religion, mais l’histoire de la religion. L’Écriture est une exposition de la source et non pas la source elle-même. La lumière de Dieu dans notre esprit rend témoignage de la vérité de Dieu dans les Écritures et dans le christianisme.

Le Quaker chrétien évoquait sa communauté avec les enfants de la lumière de tous les temps, acceptait la révélation de la lumière chrétienne uniquement parce qu’elle