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LA VIE DE FAMILLE

peaux et avec colonne de fumée. Au centre de ces huttes se trouvait une maison en bois élevée par un missionnaire chrétien au milieu des sauvages ; il y a établi une école pour les enfants. Sur des collines verdoyantes, formant un demicercle en arrière du village, on voyait une foule de cercueils ou caisses en écorce placés sur quatre pieux ; des petits drapeaux blancs indiquaient la demeure aérienne de ceux qui étaient morts les derniers. Ce village, appelé Koposia, fait partie des villages indiens stationnaires ; il avait un air animé, dont il était surtout redevable aux femmes indiennes, à leurs enfants, à leurs chiens. Nous avancions rapidement, car le Mississipi était ici limpide et profond. Un mouvement à l’ouest, que nous fîmes dans ce moment, nous plaça en face de Saint-Paul, située sur une haute berge de la rive occidentale du Mississipi ; dans le fond, la voûte céleste ; en bas et sur le devant, le grand fleuve ; à gauche et à droite, de belles vallées avec hauteurs couvertes de forêts, position véritablement magnifique, souveraine, et avec la plus belle vue.

Nous jetâmes l’ancre devant la partie basse de Saint-Paul ; puis on grimpe vers l’autre par des escaliers, comme nous le faisons à Stockholm pour les montagnes du Sud. Dans la rue du Port, des Indiens étaient assis ou se promenaient enveloppés de longues couvertures ; ils marchaient avec fierté ; plusieurs d’entre eux avaient de magnifiques figures. Sur les degrés des maisons faisant face à notre bateau, étaient assis quelques jeunes Indiens, joliment parés de plumes, de rubans, et fumant une longue pipe qu’ils se passaient de l’un à l’autre, chacun n’en tirant qu’un petit nombre de bouffées.

Nous venions à peine d’arriver, lorsque le gouverneur de Minnesota, M. Alexandre Ramsay, ainsi que sa jeune et jolie