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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

sant dont elle devient l’objet à mesure qu’elle grandit dans sa tente, le nom de « Lis blanc » qui lui est donné par la tribu sauvage, l’épisode de la tentative de meurtre faite sur la jeune fille par la femme jalouse du chef ; ensuite celui-ci qui refuse de la rendre pendant plusieurs années, malgré les négociations, les cadeaux offerts par les parents de l’enfant et le gouvernement des blancs, et finissant par consentir à une rencontre entre l’enfant et sa mère, à la condition expresse que cette dernière ne demandera point à la ravoir. Il se rend à l’endroit désigné avec ses guerriers complétement armés, chevauche seul, — malgré les représentations de ceux-ci, — et passe la petite rivière qui sépare le camp des blancs de celui des Indiens. Quand il voit la mère et l’enfant se précipiter avec larmes dans les bras l’une de l’autre, il s’arrête subjugué par ce spectacle et s’écrie : « Il faut que la mère ait son enfant ! » tourne bride, repasse la rivière, rejoint son monde sans jeter un regard en arrière vers la bien-aimée de son cœur, « le Lis blanc, » qui revint dans sa quinzième année au milieu des siens.

J’espère que madame Kinzie publiera un jour cette jolie narration, ainsi que plusieurs de celles que j’ai entendu lire durant nos soirées. Le massacre de Chicago fait partie des récits de cette collection, et la ville en porte encore des traces fraîches ; cependant elle est embellie par une jolie action humaine.

La demande en mariage pour sa fille, adressée par le chef indien Quatre-jambes à mon hôte, si noble de manières, et l’arrivée de l’épaisse Indienne, assise sur ses peaux de buffle, à la ville où elle ne trouva que le refus de son futur époux, fait partie de la chronique comique. Du reste, M. Kinzie et d’autres personnes qui ont beaucoup vécu