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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

de toute sa richesse. J’ai donc voulu attendre, pour vous écrire, que cette civilisation universelle, ses divers phénomènes, sa vivante unité, fussent plus nettement présentes à mon esprit ; sous ce rapport, j’aurais peut-être dû différer encore, car il y a beaucoup de choses sur lesquelles je n’ai pas suffisamment réfléchi ; mais je tenais à vous remercier de la jouissance dont je vous suis redevable sur cette terre étrangère : je veux parler de la dernière livraison de votre ouvrage intitulé l’Esprit de la nature, et de votre traité sur l’Unité de la raison dans tout l’univers, dont vous m’avez fait cadeau à Copenhague et que j’ai lus ici. Les nouvelles et joyeuses lumières que ce petit traité a fait naître en moi m’ont pour ainsi dire inondée de bonheur. Il a rapproché tout le firmament de mon cœur, donné un plus grand éclat à chaque étoile ; ce magnifique écrit, petit de forme, grand par son contenu, est l’un de mes trésors les plus précieux. Je l’ai retrouvé dans votre Esprit de la nature, mais développé, perfectionné. C’est avec une satisfaction inexprimable que j’y retrouve aussi la fleur de nos entretiens à Copenhague, mes pressentiments, confirmés par votre pensée claire et logique.

Car, que peut-il y avoir de plus net, de plus raisonnable, de plus sage que ceci : Toutes les étoiles suivent la même loi du mouvement, ont la même lumière, les mêmes ombres, ce qui permet de les étudier, de découvrir leurs phénomènes, etc., etc., de calculer leur distance, l’espace occupé par chacune d’elles ! La ressemblance entre la raison de l’homme et la raison de l’Univers doit donc s’étendre à des sphères semblables et de la même manière. Si, nécessairement, l’idée de la règle, du cercle, de la parabole, etc., est la même pour tous les mondes que nous voyons dans l’espace, si leur mathématique et leur physique sont les