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LA VIE DE FAMILLE

étoile, personne ne la révoque en doute. C’est ainsi que la vérité de Dieu et la raison de l’homme se cherchent dans la théologie et finiront par se trouver[1].

J’ai écrit sur-le-champ à madame Hollbrook pour lui exprimer la joie que ce livre me causait. J’espère me promener encore une fois avec elle, et célébrer une fête de l’esprit dans les bosquets de myrtes de Belmont.

Justine, la fille aînée de la maison, est de retour après un séjour de près d’une année à Baltimore, dans le Maryland. La jubilation avec laquelle on l’a reçue a été une jouissance pour moi. Comme tous les bons foyers et les bons rapports de famille se ressemblent ! mêmes chagrins, mêmes joies. Je l’ai compris longtemps avant de le voir.

Il y a aujourd’hui grande soirée ici à mon intention. Je suis charmée de ne pas en avoir la responsabilité ni à m’en mêler ; tout ce que j’aurai à faire se bornera à être passablement bien mise, à faire la conversation, à répondre à ces questions : « Comment trouvez-vous ceci ? Comment trouvez-vous cela ? » à être aimable suivant mes moyens.

Le 10 juin.

Je vais achever les préparatifs de départ de cette lettre trop retardée. Pendant quelques jours, j’ai goûté le plaisir de — ne rien faire, de me reposer, de regarder les colibris

  1. Bien des gens croient honorer Dieu en rendant les hommes bien misérables et sots. Je ne puis adopter cette idée ; l’œuvre doit honorer le maître. Il est de la grandeur du Créateur de faire des créatures raisonnables et dont il veut être compris. C’est le droit et la gloire de l’homme, qu’étant obligé et pouvant le comprendre, il y parvienne par son propre sentiment et son idée. Il y aura toujours assez de distance entre la créature et le Créateur pour donner lieu à une humilité, à une adoration infinie, et s’élevant à mesure que son point de vue grandit.
    (Note de l’Auteur.)