mais ils ne descendirent pas, et cette course matinale dans une contrée sauvage, dans une forêt où fleurissaient les belles azaléas, me parut agréable. À Georgetown (petite ville où ce qu’il y a de plus curieux paraît être une grande quantité d’oies), je me séparai de mon hôte et promis de lui faire une autre visite. En arrivant le soir à Charleston, j’ai trouvé M. Monefelt qui m’attendait avec une voiture, et lorsque nous atteignîmes la maison de sa sœur, la jeunesse dansait au piano dans le salon, bien éclairé. M. Monefelt et moi, nous entrâmes nous tenant par le bras et en dansant, ce qui causa une grande jubilation. Je me suis retrouvée ici presque comme chez moi. Il est certain que ce foyer ressemble infiniment aux foyers scandinaves (n. b. quand ils sont bons et heureux). La vie de famille dansante, faisant de la musique, jouant des jeux le soir, est entièrement dans le style suédois.
Hier, j’ai vu le convoi du sénateur de la Caroline, Calhoun, dont le corps a traversé Charleston. Plus de trois mille personnes, dit-on, étaient dans le cortége, qui n’en finissait pas. Le char funèbre était magnifique et si élevé, qu’il paraissait menacer tous les arcs de triomphe dressés de main d’homme. Plusieurs corps militaires bourgeois paradaient en jolis uniformes, et l’on portait devant le corps une foule de bannières avec des inscriptions et des images symboliques. L’esprit de parti, un dévouement et une admiration réelle s’étaient réunis pour célébrer la mémoire du défunt ; sa mort est considérée comme une grande perte dans les États du Sud. Calhoun a été pendant bien des années, dans le Congrès, le défenseur de l’esclavage, non pas seulement comme un mal nécessaire, mais comme un bien pour les esclaves et leurs propriétaires. Il a toujours été le principal champion des États du Sud. Calhoun,