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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

suite d’années, la paix et le bien-être général se sont établis dans la contrée. Les cheveux du prêtre sont blancs comme de l’argent, ses traits se sont roidis, son visage a pâli, mais il exprime complétement son amour pour les hommes, et le peuple de la vallée commence à dire bas : « Ne trouvez-vous pas qu’il ressemble d’une manière de plus en plus frappante à la grande figure de granit ?… » Un soir, un étranger se présente devant la cabane du prêtre et y reçoit l’hospitalité. Il est venu dans la vallée pour voir la grande figure de granit dont il a entendu parler et l’homme que la renommée dit lui ressembler, non-seulement par les traits, mais encore par la beauté de son esprit. Pendant la soirée paisible, à la clarté des lumières éternelles, devant la grande figure de granit de la montagne, l’étranger reconnaît celui qu’on attendait dans — son hôte ; et celui-ci, dont la dernière heure est arrivée, sent son âme se remplir d’un pressentiment plein de béatitude. Ses traits, en se roidissant dans le trépas, prennent en même temps une parfaite ressemblance avec la grande figure vers laquelle, au moment de sa mort, son visage est encore tourné. »

Hawthorne est essentiellement poëte et idéaliste de sa nature. Le dernier livre qu’il a fait paraître, la Lettre écarlate, fait grande sensation dans ce moment, on en parle comme d’une œuvre de génie. Hawthorne est, dit-on, bel homme, mais il appartient aux natures poétiques misanthropes. Je connais sa femme et sa belle-sœur. Toutes deux sont des femmes pleines d’âme ; la première surtout est fort jolie et gracieuse. Les Hawthorne sont sur le point d’aller habiter les bords d’un lac dans le Massachusett occidental, dans une charmante contrée appelée Lennox, où demeure aussi mademoiselle Sedgewick ; ils m’ont invitée