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LA VIE DE FAMILLE

moins forte qu’auparavant ? J’éprouve souvent une agitation fébrile, le repos m’est nécessaire. Bien des gens le disent aussi et ne m’en laissent pas prendre. Nous verrons, nous verrons si j’aurai la force d’aller à Milton-Hill (chez madame Russel) pour fêter Noël. Je le veux, je me le propose, mais…

Le 25 décembre.

Hélas, non ! cette course n’a pas eu lieu. J’avais déjà commencé ma malle quoique je ne fusse pas en train, puis mon courage a faibli. Je me suis excusée auprès de madame Russel par l’intermédiaire d’un jeune homme invité à sa fête, et j’ai passé la veille de Noël seule avec Marie Lowel. Je cousais, et elle me lisait un nouvel ouvrage de son mari ; il avait paru ce jour-là. Ensuite, nous causâmes paisiblement avec intimité et a cœur ouvert, — comme on doit causer dans le ciel. C’était une délicieuse et paisible soirée. Le reste de la famille s’était rendu à un repas de famille à Boston. La veille de Noël, l’année dernière, j’étais en Danemark chez la belle et bonne reine Caroline-Amélie, et il y a deux ans, avec toi, à Orsta. Maintenant, j’ai passé ce même soir dans une autre partie du monde, seule avec une charmante jeune femme. — Ce sont des tableaux bien différents de la vie !

Je quitterai demain la famille Lowell et Cambridge. J’ai visité quelques intérieurs de la contrée, ils se ressemblent tons pour l’arrangement, la propreté, l’ordre et le comfort ; chez les uns, c’est un peu plus beau, chez les autres un peu moins ; la différence principale est là. La maison de Longfellow est l’une des plus jolies et des plus artistiques que j’aie trouvées ici. J’ai rencontré souvent dans cette localité, comme dans les petits ménages de la Nou-