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LA VIE DE FAMILLE

suivant, et démontrerait ce que sa doctrine avait d’erroné. »

Ceci a fait sensation, les deux champions étant collaborateurs d’un journal appelé « l’Esprit du temps » et des hommes remarquables. Cet incident m’a fait plaisir et me donnera l’occasion d’entendre Channing avant de quitter New-York, et sur l’une des questions intéressantes du jour et de l’époque.

La prochaine lettre que tu recevras de moi sera sans doute datée de la Nouvelle-Angleterre. Je m’y rendrai lundi prochain avec Marcus et Rebecca pour célébrer la fête des « Actions de grâces. » La maison du spirituel et noble poëte Lowell sera l’une des premières dans lesquelles je me reposerai après cette course et les fêtes. L’invitation qu’il m’a adressée, ainsi que sa femme, m’est arrivée durant mon séjour chez M. Downing. Ensuite il me restera à peine le temps de faire autre chose que d’aller de maison en maison. C’est intéressant, mais fatigant ; car il faut toujours être chargée, si ce n’est pas précisément d’esprit, au moins de bonne humeur, de la force nécessaire pour être constamment en société, être aimable lorsque souvent on se sent si fatiguée, si désagréable, qu’on n’est propre qu’à rester assise dans un coin, à se taire ou à dormir. Mais remercions Dieu de tout ce qui est bon et réjouissant. Combien cette vie de fêtes, d’impressions animées, me paraîtrait plus gaie si je savais que mon Agathe est satisfaite et en bonne santé ! Nous ne pouvons pas avoir beaucoup d’exigences dans cette saison de l’année. Je baise la main de maman en la remerciant de sa chère lettre, et t’embrasse à travers le grand Océan.