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chaude la traversa. Elle tressaillit, et ses traits s’adoucirent. Le miroir placé dans sa sacoche qu’elle ouvrait inconsciemment à cet instant, lui renvoya sa gracieuse image. Elle eut un moment de stupeur, puis se mordit les lèvres de rage. Que voulait dire cette faiblesse incompréhensible ? Un rictus insolent vint déformer le beau visage. Elle dit indifférente :

— Cette résidence est jolie.

— J’ai fait de mon mieux pour la rendre attrayante ; libre à vous de faire les changements qu’il vous plaira.

En entrant dans ce nid que Paul avait préparé avec soin, Alix n’eut pas une minute d’hésitation dans sa résolution de le détruire. Son moment d’émotion passager était bien disparu. La haute glace du vestibule, où la jeune femme jeta un regard furtif après avoir ôté son chapeau, refléta l’air résolu de son visage. Ils visitèrent successivement, le salon de réception, la bibliothèque, le cabinet de travail de Paul. Puis, ils pénétrèrent dans un véritable bijou d’appartement, où le luxe raffiné des tentures, se joignait à l’élégance et au confort de l’ameublement.

— Votre boudoir, Alix.

Elle eut une lueur fugitive d’admiration.

— Il communique avec votre chambre, Alix, dit-il avec un accent recueilli, le centre véritable de ce foyer, visitons-le…

Mais il s’interrompit…

Alix, d’un bond venait de se placer devant la porte, les bras étendus, menaçante.