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Après la cérémonie, Alix reçut sans broncher, tous les vœux de bonheur des invités. Paul, un peu pâle, mais très à l’aise, acceptait sa part de compliments.

Comme la réception touchait à sa fin, Paul se sentit tiré par le bras. Il se retourna, et vit Gilles à ses côtés. Sans dire un mot, le frère d’Alix entraîna le jeune marié à l’écart.

— Paul, dit-il, je suis heureux de t’appeler mon frère. Je me reproche dans ma vie, d’avoir commis une action qui t’a causé de la peine, et que j’ai failli renouveler il n’y a pas longtemps. Pardonne-moi.

— De tout cœur, Gilles, dit Paul la voix soudainement brisée.

— Merci. Tu sais, je n’ai jamais cru un mot de ce que j’ai dit. Grands dieux que l’on est bête parfois, quand on est jeune ou ivre.

Puis, secouant la tête comme pour chasser une obsession, il reprit devenu plus gai :

— Allons, cher ami, retournons auprès de ces dames, c’est tout ce que tenais à te dire.

Les deux jeunes gens s’éloignèrent bras dessus, bras dessous.

Après la réception, Paul dit à sa femme :

— Ne doutant pas que cela vous fisse plaisir, j’ai retenu deux places sur un paquebot pour une croisière aux Antilles. Ce paquebot partira de New-York après-demain. Nous nous rendrons dans cette ville par le train qui quitte la gare du Palais cette nuit ; mais comme l’heure de son départ en est assez avancée, nous irons, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, passer