Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 80 —

— Un de Busques, et le dernier de la lignée, encore ! C’est affreux, n’est-ce pas, de constater un tel désastre, fit-il en embrassant sa parente sur les deux joues.

— Notre famille s’éteindra en quenouille, soupira mademoiselle Eulalie.

— En quenouille ! Mon Dieu que vous êtes drôle avec vos expressions, style féodal. Pourquoi n’ajoutez-vous pas : Et la blanche haquenée vicieuse, d’un grand coup de ses pattes qui lui soutenaient le derrière, envoya le dernier des de Busques dans l’éternité. Une grande famille avait vécu ! Allons, noble dame, votre noble lignée ne s’éteindra pas ; ne parliez-vous pas mariage à mon arrivée ?

— Et quel mariage ! Ta sœur veut épouser Paul Bordier !

— Est-ce vrai, Alix ?

— Oui.

— Je te félicite, dit Gilles sincère. Ton choix est excellent.

— Écoutez-le donc ! Il approuve ! dit tante Eulalie, estomaquée.

Mais certainement j’approuve ; Paul Bordier est un homme d’une rare valeur.

— Oh, je m’oppose ! Je m’oppose ! protesta tante Eulalie, tout agitée.

— Et pourquoi vous opposer, demande Gilles la bouche en cœur.

— Mais pour le nom de notre famille !