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Il ne voulut pas analyser ce qu’allait être son existence.

Heureusement, dans son désarroi, les paroles réconfortantes dites par son père adoptif, dans une circonstance analogue à celle qu’il traversait dans le moment, vinrent de nouveau le soutenir et lui redonner du courage. Pour ce père sans pareil, cette mère bien-aimée, il saurait se maîtriser. Rien de sa brisure intime ne viendrait les affliger.

Pour Alix, elle ne sut jamais comment elle fit le trajet du Château à sa demeure.

Orpheline, Alix de Busques vivait avec sa tante, Eulalie de Busques, personne âgée et non mariée, un peu romanesque, entichée de ses titres, et qui ne faisait qu’offrir de l’encens aux pieds de sa nièce.

Les deux femmes habitaient une riche résidence de la Grande-Allée, où Gilles avait aussi ses appartements.

Lorsque Alix entra, et quoiqu’il fût assez tard, sa tante vint au-devant d’elle. La vieille demoiselle de Busques tenait à embrasser sa nièce chaque soir, peu importait l’heure.

— Eh bien, petite, pas trop fatiguée ? et comme toujours, reine du bal…

— Oh oui, reine du bal, fit Alix en répondant par un baiser hâtif aux caresses de sa tante, j’ai dansé ce soir avec un prétendant au trône de France, ajouta-t-elle dans un éclat de rire étrange.

Et sans donner d’explication à mademoiselle de Busques, ébaudie, elle gravit à la course le large