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CHAPITRE iv

Par un soir d’hiver, six ans après le départ d’Étienne, son cousin, Eustache Bordier, assis auprès de sa femme, dans le confortable boudoir de leur résidence de la rue Bourlamaque, à Québec, lisait distraitement son journal.

Madame Bordier qui observait son mari, lui dit :

— Ton journal ne semble pas intéressant, Eustache, on te dirait rendu à cent milles de ce que tu lis.

— Je suis rendu beaucoup plus loin que cela, mon amie.

— Peut-on savoir…

— J’étais rendu au Pôle Nord, où je cherchais des traces de cet infortuné Étienne.

— Pauvre garçon, quelle vie brisée.

Eustache apprit par les compagnons d’Étienne, que celui-ci était revenu avec eux, mais qu’à l’annonce de la mort de sa femme, désespéré, il était retourné dans le Nord.

— Oui pauvre garçon, répéta Eustache, si bon, si aimant, la mort de sa jeune femme a été un coup terrible pour lui.