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dans son cœur d’épouse et de mère : elle est veuve et sans enfant. Vous serez bien auprès d’elle, mais je ne veux rien vous imposer, et tout autre arrangement rencontrera mon approbation.

La jeune fille resta silencieuse un instant, puis :

— Je tiens à la compagnie de votre tante, mon ami, n’en doutez pas. Avec elle, il me sera si facile de parler de vous. Dites-moi Étienne, cette personne pourrait-elle se déplacer ?

— Je le crois ; elle est seule. Pourquoi, mon amie, cette demande ?

— Si votre tante consentait à me suivre, je retournerais auprès de mon oncle le temps que vous serez parti. Voyez-vous, il me semble que je lui ferais du bien. Ensuite, je voudrais effacer par mes attentions, les paroles justes sans doute, mais sévères que je lui ai dites.

— Si ma tante Marie peut vous accompagner, dit Étienne ému, je ne puis qu’approuver votre charité compatissante.

— Notre conversation diffère bien de celle de la plupart des fiancés, Étienne. Je ne sais, j’ai le pressentiment que notre union sera courte ici-bas.

— Ne dites pas cela, Gilberte ! oh ne dites pas cela, s’écria Étienne, nous serons heureux, vous verrez, et commençons-le au plus vite notre cher bonheur. Tante Marie, avertie par moi, arrive ce soir pour vous chercher ; elle vous emmènera chez elle où j’irai vous trouver dans deux jours pour faire bénir ce gage de notre union, dit-il, en passant au doigt de la jeune fille une bague superbe.