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Étienne Bordier, droit et résolu, tenait toujours son regard sur l’oncle de Gilberte. Fort de son amour, l’ingénieur était bien décidé à défendre son bonheur.

Gilberte, sortie pour une course, entra au moment où le silence venait de tomber entre les deux hommes.

Joachim avait introduit le visiteur dans la salle à manger.

En entrant dans la pièce, Gilberte eut un éblouissement en reconnaissant celui qu’elle aimait. Radieuse, ne voyant, que lui, elle avança les mains tendues. Étienne, frémissant sous le refus qu’il venait d’essuyer, s’empara des mains qui s’offraient et les tint passionnément dans les siennes. Puis d’un accent persuasif et doux :

— N’est-ce pas, mademoiselle Mollin, que vous consentez à devenir ma femme…

La demande parut naturelle à Gilberte, qui répondit sans hésitation :

— Je serai fière de devenir votre femme, monsieur Bordier.

— Et dans tout ceci, que fait-on de moi, rugit le vieux Joachim.

Gilberte qui n’avait pas remarqué l’expression convulsée de son oncle, en entrant, frissonna en la voyant.

Instinctivement elle s’approcha d’Étienne et celui-ci dans un geste protecteur l’attira à lui.

— Je te défends, entends-tu, Gilberte, je te défends d’épouser cet homme, tu as compris, je te défends.