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Ils parlaient d’un ton naturel comme si aucune émotion ne les eût touchés. Pourtant la scène qu’ils venaient de vivre les avait suppliciés.

Alix envoya de la main un signe d’amitié ; les deux jeunes gens accoururent.

— Et cette partie de tennis, Gilles, demande Paul, une victoire ?

— Non. Une défaite, répondit-il en riant.

— Tu parais bien gai pour un vaincu, et mademoiselle Vilet ne semble pas peinée.

— Imaginez-vous que c’est cette disposition joyeuse qui nous a conduits à la défaite. Le sourire me bouchait les yeux, et Béatrice était aveuglée par ce qui brillait à son doigt. Nous avons raté toutes les bonnes combinaisons du jeu.

— Oh, je comprends vos distractions, dit Alix en prenant la main de mademoiselle Vilet, voyez donc Paul…

Une magnifique bague dont la monture ajourée retenait un diamant, brillait au doigt de la jeune fille.

— Fiancés, mes amis ? demanda Paul.

— Fiancés, dirent-ils d’une même voix.

L’architecte offrit la main à son beau-frère.

— Félicitations et sincères vœux de bonheur, dit-il.

Alix embrassa son amie.

— Sois heureuse, lui chuchota-t-elle à l’oreille.

— Nos fiançailles, lança Gilles, une surprise pour tout le monde, hein ?

— Même pour toi, je parie, répliqua Alix en regardant son frère, affectueusement.